[Energie] Fronde à l’Assemblée Nationale : L’huile de palme enfin retirée de la liste des biocarburants

28 décembre 2018 : Une fronde exceptionnelle de la majorité à l’Assemblée Nationale a permis de retirer l’huile de palme de la liste des biocarburants, et ceci contre l’avis du gouvernement.

L’huile de palme est produite hors de France, loin de nos yeux et de nos organismes de contrôle, dans des conditions écologiques et sociales effroyables. Déforestation, érosion de la biodiversité, conditions de travail proches de l’esclavage, cette huile utilisée en agroalimentaire et dans les biocarburants est à l’origine de catastrophes aussi bien sociales qu’écologiques.

Devant ce constat, de nombreuses ONG et associations de défense de l’environnement demandent son interdiction et appellent au boycott des produits à base d’huile de palme. Le parlement européen a, de son côté, décidé de bannir l’huile de palme des agrocarburants d’ici à 2021. Telle n’est pas la position de notre gouvernement qui, en 2018, a notamment autorisé Total à transformer l’usine de la Mède en site de production de biocarburant avec un projet d’importation annuelle de plus de 300.000 tonnes d’huile de palme. Il faut dire que nous avons également un juteux contrats d’armement avec l’Indonésie, notre principal fournisseur d’huile de palme, qui serait sans doute moins juteux si ces importations baissent : des rafales contre de l’huile… Comme nous l’avions signalé, l’arrivée d’E. Wargon au ministère de l’Ecologie, ancienne lobbyiste de Danone et ouvertement pro-huile de palme, n’était pas due au hasard et devait permettre de faciliter ces accords que le gouvernement anticipait comme délicats puisque tout à fait contraires aux objectifs de transition écologique, mais très favorables à Total et Dassault.

Et le miracle a eu lieu : pour une fois, l’Assemblée Nationale aura fait son travail et imposé un amendement pour retirer l’huile de palme des biocarburants, avec pour conséquence d’augmenter les taxes qui s’y appliquent. Avec Total et Dassault, le gouvernement aura tout fait pour empêcher le vote de cet amendement : chantage à l’emploi, sous-estimation des impacts économiques et écologiques, lobbying… sans succès. Il y avait d’ailleurs eu un premier amendement rejeté en septembre 2018 avant le succès de ce mois. Attention toutefois, il ne s’agit que de la loi de finance qui sera donc renégociée en 2020. L’huile de palme pourrait parfaitement, à cette occasion, réintégrer les biocarburants. A nous d’être vigilants et d’imposer à ce gouvernement libéral de mettre en place une vraie politique de transition énergétique et écologique. Contre-nature, à l’évidence : contrairement à sa communication, Macron n’aura pour l’instant jamais proposé quoi que ce soit de favorable et de réellement efficace pour l’environnement.

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